Bye bye la Renault 4

Article paru dans le journal l’Humanité le 27 novembre 1992 :

 

 

BYE, BYE, LA RENAULT 4.

 

Amoureux de la 4L, dépêchez-vous, il ne vous reste plus que quelques semaines pour acquérir l’un des derniers modèles de la doyenne du catalogue Renault. Et encore, il s’agit d’une série limitée, baptisée Renault 4 Bye, Bye. Moyennant 50.500 francs (TTC), le constructeur de Boulogne-Billancourt en proposera 1.000 exemplaires et, en 1993, elle ne sera plus disponible sur le marché français. Après 31 ans de bons et loyaux services, « elle poursuivra encore un peu sa carrière, hors CEE, sa fabrication étant encore assurée par l’usine slovène de Revoz et par l’unité d’assemblage située au Maroc », selon le communiqué de la Régie. En clair, l’auto qui détient le record absolu des voitures fabriquées en France, avec plus de 8.130.000 exemplaires produits à ce jour (dont 2,5 millions sur le marché national), va disparaître définitivement. Pour être aux nouvelles normes européennes (injection électronique et pot catalytique entre autres), il aurait fallu investir et Renault s’y refuse. Néanmoins, la demande reste forte en Europe de l’Est, en Afrique, voire dans d’autres pays du tiers-monde. Il s’agit bel et bien d’un enterrement de deuxième classe. Nous la regretterons. Pas seulement par nostalgie du mythe de toute une génération, mais surtout parce que la firme nationale n’a pas voulu lui trouver une remplaçante. La Clio, trop chère, et la Twingo, qui n’aura pas son côté « tous usages », se situent dans un autre segment. La voiture la plus populaire de France meurt sans descendant.