[PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

chass · 29-01-2015 23:05:09

Bonjour à tous, vous avez déjà eu une petite présentation sur un autre post, mais comme je suis très peu à l'aise avec les mots, j'ai décidé de laisser ma petite R4 raconter son histoire un peu plus en détail. Elle est un peu bavarde, il faut l'excuser, mais si la lecture est trop fastidieuse, on pourra se contenter des quelques photos agrémentant le texte. Allez, à toi titine :

Chapitre 1. Le commencement.
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Je suis née je en 1974, dans les usines Billancourt, soit un an après mon papa actuel (ce qui n'est pas sans lien, mais on y reviendra par la suite...). Dans la famille Renault 4, je suis celle qui est passée en 12V, mais j'ai gardé une dynamo. L'année de ma naissance c'était l'inauguration de la nouvelle calandre plastique, mais la transformation n'avait pas encore été jusqu'au bout, puisque j'ai gardé mes petits feux de position ronds, qui font aussi office de clignotants. Si on ajoute ma robe bleu métal (papa me dit que ça correspond au code couleur 407), mes baguettes chromées au milieu des portières et sur le bas de caisse, ça me donne un petit look rétro que j'aime bien.

A ma sortie d'usine, j'ai été adoptée par Gilbert, honorable père de famille résident dans le Nord pas de calais (59). Je ne me rappelle plus exactement combien de temps il m'a gardé avec lui, mais son fils Jean-Claude étant devenu papa d'un petit Christophe en Octobre 1973, la famille a pensé que je serai plus utile auprès d'eux. J'ai donc été adopté par Jean-Claude, qui m'a gardé jusqu'à sa fin (qui a failli être la mienne au passage).

Durant de longues années, il m'a utilisé de temps en temps, on est partis en vacances ensembles, il a appris à son premier fils a conduire avec moi sur des parkings.

Puis sa vie s'est un peu compliquée, la famille s'est réorganisée, j'ai connu ses autres enfants, je les ai également emmené en ballade, bref, il m'a toujours gardé au fond se son cur et mis à labri au fond d'un parking en sous-sol de Vigneux-sur-Seine.

Il a toujours pris soin de ma santé également. Avec son grand ami Jean-François, mécanicien auto de profession, Il m'a badigeonné entièrement le dessous de caisse de noir à châssis, ce qui m'a évité de rouiller. Il a usé de rustol sur quelques éléments de carrosserie aussi, les tours de fenêtre... D'ailleurs, il n'a pas eu la main légère...

Chapitre 2 : L'oubli
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Un jour, sentant que la vie l'attirait loin de la capitale, il m'a emmené chez le docteur des voitures pour me refaire une beauté, puis m'a laissé là sur mon emplacement, avec la promesse de revenir me voir de temps en temps. J'étais son trésor, et toutes ces années il a pensé à moi.
Seulement voilà, son absence a duré un peu trop longtemps, mon petit cur de 850 cm3 a commencé à se figer, et quand papa est revenu me voir, c'était déjà trop tard, je ne pouvais plus bouger.

Il a essayé bien sûr de me réveiller, mais il n'y est pas arrivé, et quand il est parti définitivement début Janvier 2013, je suis resté là, toute seule. Ca aurait pu être la fin pour moi.

Chapitre 3 : la découverte
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Au départ de papa, ses trois fils savaient très bien où j'étais. J'avais toujours été là pour eux. Ayant retrouvé ma carte d'identité et mes clés, ils décidèrent de venir me chercher. Et c'est là qu'ils me trouvèrent :

Si, regardez mieux, tout au fond là bas. Làaaa :

Je n'étais pas en super forme il faut bien l'avouer.

Pourtant, en y regardant un peu mieux, on n'aurait pas dit.

Ils étaient tout fiers et tout joyeux de pouvoir me faire revivre, et partager ensembles ces souvenirs de leur papa avec moi. Mais après quelques essais infructueux, il saperçurent que mon état était bien plus grave qu'une simple toux, c'était plutôt une très vilaine grippe. Alors ils poussèrent, tirèrent, afin de me convaincre. Sans succès, je refusais de bouger.

Ils sont repartis sans moi, le cur noir. Ils étaient tiraillés par des sentiments contraires, me garder, m'abandonner... J'étais là depuis bien trop longtemps, Il fallait décider quoi faire de ce petit corps bleu tout sale, qui refusait obstinément de bouger par lui même. Le diagnostic du médecin était assez lugubre, il leur avait dit que j'étais irrécupérable, et que de toute façon je ne valais rien. Et puis j'étais sale, si sale....

Chapitre 4 : acharnement et désillusion
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Mais Christophe, l'aîné, n'a pas voulu, ou pas su abandonner, et il est revenu, encore, et encore. Au début il essayé de me donner un petit coup d'adrénaline, directement dans mes pistons, un cocktail d'antigel, d'essence, et de liquide de frein, directement dans les cylindres, mais sans succès. Il me parlait doucement, essayait de me redonner envie de vivre, me promettant maintes balades, de m'aimer aussi fort que son papa. Durant les pauses il me nettoyait comme il pouvait avec des lingettes, histoire que sois un peu plus présentable, mais rien n'y a fait. Je crois qu'au fond de moi je n'y croyais plus.

Au bout de quelques allées et venues dans ce parking en sous-sol, mal éclairé, sordide, il s'est résolu au pire. De toute façon, mon papa l'avait toujours dit, s'il ne trouvait pas quelqu'un qui saurait m'aimer autant que lui, il préférait que je parte à la casse. Mais il restait encore à me faire sortir pour mon dernier voyage, et pas question de faire venir une dépanneuse, la hauteur sous plafond ne s'y prêtait pas.

Et c'est là que le destin s'en est mêlé, et que l'histoire se complique. Christophe avait établi son camp de base chez ses beaux parents, à Chartres. C'était pratique pour venir me voir. Au détour d'une conversation, il avait appris que Mathieu, le voisin, était un passionné des vieilles dames comme moi. Alors, il est allé lui demandé conseil. Le courant est tout de suite passé entre eux, et au détour d'une conversation, Mathieu a parlé de son beau père, chauffeur poids lourd de son métier, et remorqueur léger pour voitures délaissées. Cela aurait pu participer à ma fin, mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Car Anthony, le beau frère de Mathieu, était mécanicien auto de métier. Peut être qu'à eux tous...

Chapitre 5 : Espoir
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Alors par un beau week-end, ils sont partis bras dessus bras dessous, cinq dans le 4x4, un plateau vide les suivant de près. Le copain 4X4 il avait un treuil, c'était impressionnant. Il a pu me remonter le long de la longue pente du parking en sous sol, pour m'amener à l'air libre (pas l'air pur encore, n'oublions pas qu'on était en région Parisienne), la lumière.... cela faisait quinze longues années que je n'étais pas sortie de mon trou. Et pour cette première journée dehors, je n'ai pas été déçue. J'ai pris une grande route toute droite, où le vent fouettait mes vitres de plein fouet, 130 Km/h ils m'a dit le copain 4X4! Je ne savais même pas qu'il était possible d'aller à ces vitesses!

Ils m'ont emmenée dans un charmant coin de campagne, un petit chemin isolé où ils ont encore essayé plein de choses : me tracter avec le 4X4, me jauger la profondeur des pistons, me taper un peu dessus, mais rien n'y a fait... je ne voulais décidément pas sortir de mon coma.

Ils m'ont mis à l'abri dans un petit garage sur le côté de la maison, c'était tout sombre, mais il y avait quand même un peu de lumière qui filtrait de la porte en bois.

Je me préparais de nouveau à hiberner pour je ne savais combien de temps... Et juste quand ils refermaient sur moi les lourds battants, le nouveau copain mécano de Christophe a prononcé ces mots : "Bon, bin là, c'est mort. On peut déculasser, taper sur les pistons avec une cale en bois, mais ça va pas forcément lui faire du bien, alors je ne crois pas que ce soit la bonne solution. Par contre, si tu lui trouve un moteur, je peux t'aider à le changer". Un nouveau cur? C'est possible ça?

Chapitre 6 : Toujours l'espoir
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Le sang de Christophe n'a fait qu'un tour! Un tour sur le bon coin pour être exact. Ni une ni deux, il trouva "une comme moi", une pauvre R4 de dix ans ma cadette, dans un état fort triste... des dents toutes gâtées, des trous dans sa robe, un pot d'échappement fissuré, mais un cur tout beau, tout palpitant, tout chaud! Deux semaines plus tard, par un beau vendredi ensoleillé, il risquait sa vie pour la ramener par la route! Deux heures durant il a roulé entre Blois et Chartres, tenant le pommeau de vitesse pour éviter qu'il ne saute, les gens se retournant sur son passage tant il pétaradait. Et finalement je l'ai entendu...

Sans attendre, il a ouvert la porte, ils se sont tous approchés de moi, et m'ont poussé dans la dépendance. Ils m'ont présenté celle qui allait donner sa vie pour moi. Christophe m'a bien expliqué qu'elle était condamnée, mais je ne pu m'empêcher d'être triste pour elle. Et là.... les choses sérieuses ont commencé.

Chapitre 7 : A l'attaque
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Je me souviens, on était côte à côte avec ma sur qui se faisait arracher les entrailles. Ils étaient 4 ce jour là... 4 comme dans "R4".... Anthony, le jeune mécano, c'était le plus vif. Il jouait de la clé à molette comme pas deux. Il dévissait, démontait, répertoriait, nettoyait, soupesait toutes mes entrailles.

En même temps, il donnait des ordres aux ordres : fais ci, fais ça, pose moi ça là bas, non pas là bas crétin, là bas! Christophe obéissait en se faisant bâcher par ce qu'il était trop lent, et Mathieu le voisin n'en perdait pas non plus une miette.

Au début ils voulaient faire simple : on prend le bloc complet à droite, et on le met à gauche. Oui mais bon, ma boîte de vitesse elle était quand même en bien meilleur état que l'autre.... Bon bin ils ont démonté la boite. Oh la la..... mais mon embrayage était neuf aussi.... oh bin on va prendre mon embrayage alors. Oh la la..... mon volant moteur était tout beau, alors qu'il était rayé de l'autre côté.... Alors là le jeune mécano il a dit : "Ah non hein, moi je monte pas un embrayage neuf sur un disque moteur rayé! Ca se fait pas!". Moi j'ai failli dire : "Bin, on garde le mien, quel est le problème?".... le problème c'était le joint...

Et oui, pour récupérer mon volant moteur il fallait démonter le carter d'huile, et qui démontage, dit remontage. Et pour remonter, il fallait un joint, un bon vieux joint spécifique en liège comme d'antan. Alors comme il se faisait tard, ils ont décidé d'arrêter, un peu embêtés.

Chapitre 8 : le doute.
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Là, j'ai senti que Christophe s'est mis à douter. Tout allait bien, malgré un retard évident dans le planning envisagé, mais comment trouver cette pièce, un Vendredi soir? Après un peu de rangement dans le garage et un bon café, la chasse a commencé. Il a commencé à appeler tous les garages de la région proche, les spécialistes de vieilles voitures, les fournisseurs de pièces, sans résultat.

La situation n'était pas catastrophique, certains avaient la pièce chez leur grossiste, et pouvaient l'avoir pour le lundi... Mais Lundi, Christophe et Anthony ne seraient plus là. Et puis le soir est arrivé, et avec la nuit, personne n'a plus répondu. Heureusement Internet lui était toujours là, avec ses sites spécialisés, et sa gestion de stock en ligne, son bon coin... Mais là non plus la solution n'est pas venue. A minuit, j'ai vu la lumière de la chambre de Christophe s'éteindre... et je sentais bien rien n'avait avancé.

Chapitre 9 : la course
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9H00, ouverture des garages et fournisseurs. Nouvelle série d'appel, et à 10H00 miracle! Le fournisseur AD à Orléans avait un joint en stock (et un morceau en bonne santé de mon tuyeau d'échappement d'ailleurs).... Chris n'a pas hésité, il a pris la route à bord de la familiale, et trois heures et demi plus tard il était de retour avec la pièce. Repas express, micro dodo, et Anthony re-toquait à la porte de la maison pour reprendre mon opération.

Là, Anthony était le seul a bosser. Ils le regarder tous mettre les doigts dans mon nouveau cur... brrrrr... C'est que coller des petites bandes de liège sur le carter d'huile, ça demande de la précision. Faudrait pas que ça parte à côté au moment de serrer. Et puis il a fixé mon nouveau coeur dans mo capot, et a tout attaché solidement. Encore une fois la nuit est tombée, signifiant l'arrêt du travail. Sauf qu'en raison du retard qu'ils avaient pris, mes artères n'étaient pas encore raccordées, et mes roues avant encore posées sur le côté.

Là j'ai bien vu que Christophe était embêté... je me suis alors rappelé la phrase qu'il avait prononcé en début du week-end : "Vous verrez beau papa, samedi soir, je vous rends votre beau garage!". Apparemment, il a du expliquer que les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévues, puisque je suis resté là encore deux ou trois mois.

Il est aussi venu me voir avant de partir. Il a posé la main sur ma carrosserie, et il m'a murmuré que tout irait bien, que je devais me battre, qu'il allait revenir, que je devais lui faire confiance... Alors je suis resté là, sans mes mes roues, toujours pas lavée, encore plus démunie qu'avant. Et j'ai attendu. Mais cette fois ci, je n'avais plus peur du noir, je savais que chaque matin un rayon de soleil frapperait ma robe à travers la lucarne du garage.

Chapitre 10 : Encore.
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Et puis Christophe est revenu, Anthony aussi. Cette fois ci, ils n'ont rien enlevé. Patiemment, surement, Anthony a entrepris de reconnecter mon cur. A l'inverse d'un malade humain, il a rebranché tous les tuyaux, tous les fils. Au bout de de quelques heures de travail, il s'est arrêté, et a demandé à Christophe de donner un coup de clé, juste pour me faire péter il a dit... C'était quand même un peu gênant, devant tout le monde... Au début, rien ne s'est passé. Alors il a continué son travail, et puis il a ré-essayé. Après quelques tours de démarreur, j'ai commencé a toussoter. Là il a su que c'était gagné.

Il a remis en place mes arbres de transmissions, fait le plein des tous les liquides, remis les roues, je me sentais revivre, petit à petit.

Chapitre 11 : Premiers tours de roues.
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Je les sentais fébriles. Je n'étais même pas rhabillée qu'ils ont voulu me redémarrer, pour de bon cette fois. Et là... le miracle s'est produit. J'ai toussoté, toussé, craché, et le miracle a eu lieu, j'ai de nouveau respiré! Alors bien sûr, ce n'était pas une belle respiration bien propre, bien claire, c'était plus une respiration de malade. En tout cas, j'ai du envoyer des saletés dans les yeux de Christophe, parce qu'il me semble qu'il avait les yeux qui commençaient à s'embuer.

Du coup, Anthony a demandé à Christophe de prendre le volant. Cela faisait vraiment très longtemps qu'il ne m'avait pas conduit, ça se sentait. Ca se sentait aussi qu'il y avait longtemps que je n'avais pas roulé, heureusement qu'on n'allait pas vite, car le premier arrêt n'a pas été comment dire... d'une efficacité réellement probante... Mais l'essentiel était fait : j'avais vu à quoi ressemblait mon hôpital de l'extérieur.

Une fois revenu à mon point de départ, Anthony s'est mis a tripoter mes petites vis de réglage au niveau du carburateur, et ma respiration s'est stabilisée, j'étais apaisée, mon ralenti régulier, incroyable. Le trou a laccélération que Christophe détestait tant quand il était jeune avait même disparu... incroyable... j'étais de nouveau en vie.

Après, tout à été très vite ce jour là. Il m'ont rhabillée correctement, et on est allés faire un plus grand tour.... la magie avait opéré, j'étais de nouveau vivante.

Chapitre 12 : Elephant bleu.
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Moi je serais bien repartie tout de suite sur la route, mais Christophe n'était pas d'accord. La nuit était en train de tomber, et j'étais trop sale d'après lui.... trop sale, trop sale... non mais il s'était vu lui avec la combinaison de son papa toute tachée de cambouis? Enfin ça ne l'a pas empêché de m'arroser avec de l'eau glacée... comme si j'avais besoin d'être réveillée comme ça... j'étais réveillée moi, et j'avais envie de rouler, rouler, rouler!!!

Le lendemain matin, il m'a encore fait faire une promenade, toute petite. C'était chouette. Mais au retour, il n'avais pas l'air très satisfait. Je penchais un peu, et j'étais encore trop sale. Il a ressorti ses éponges, et il s'est mis à de nouveau m'asperger d'eau glacée, mais cette fois ci, l'eau avait un gout de liquide vaisselle... Mais euh.... je ne suis pas une assiette quand même! Ceci dit, cette fois ci, il faut reconnaitre que je retrouvais peu à peu ma couleur d'origine. Chris disait que j'étais lavée, mais pas nettoyée...

Au début je n'ai pas compris la différence, mais quand j'ai regardé d'un peu plus près les coulures marron et les auréoles sur ma portière, j'ai un peu plus compris. L' antirouille de Jean-Claude avait bien préservé ma peau, mais m'avait laissé de vilaines tâches pas très agréables à regarder...

Comme le séjour de Christophe auprès de moi se terminait, le temps de la grande toilette n'était pas encore venu. Mais profitant des derniers instants, Christophe a essayé plusieurs techniques pour me nettoyer : nettoyeur vapeur basse pression, produits d'entretien ménager, dégraissant, éponge douce...Tout ça pour passer de ça à ça :

Il a préparé la liste d'actions et d'outils nécessaires au grand ménage, il m'a caressée, et m'a dit qu'il était fièr de moi, et qu'il m'aimait très fort, et qu'il allait tout faire pour devenir mon nouveau papa.

Chapitre 13 : Finitions, et premier contrôle technique.
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Quelques longues semaines plus tard, Christophe est revenu, cette fois ci il était seul. Il m'a expliqué qu'on allait avoir un rendez vous important : le contrôle technique. Il paraissait assez inquiet à ce sujet, parce que je pouvais avoir certaines maladies, comme un mauvais freinage, une mauvaise haleine, et des trous dans les dents. Aller à ce rendez permettrait de dresser la liste des futurs soins à m'apporter.

Quelques finitions plus tard (dont une recomposition artisanale de cabochon de feu arrière), nous avons été nous promener ensemble durant une petite heure. Il disait que mon moteur devait être bien chaud pour bien me désencrasser. Pour la peine je roulais avec du sans plomb 98 pur, sans additif plombé, une sorte de Coca Cola super goûtu, mais qui peut faire des trous dans l'estomac. Une fois là bas, la consultation à duré une grosse demi heure. Phares, rouille, freinage, j'enchainai tous les examens.

Et puis le verdict est tombé, j'ai vu à la tête de Christophe qu'il s'attendait un peu à ces résultats... Taux de rouille dans mes chairs, OK. Haleine : ça passe (merci à l'examinateur qui était un ancien mécanicien poids lourd, et qui pendant l'examen à touché à la vis de réglage du mélange air essence pour l'ajuster un peu). Phares : OK (là encore, intervention de l'examinateur et de son tournevis magique). Assiette : pas OK, mais pas un danger avéré (il faudra toucher aux barres de torsion). Freinage : ah.... là pas OK.... ma patte arrière droite était malade.... et dire que Chris ne s'était aperçu de rien...

Il faudrait donc faire revenir Anthony, mais au moins, j'avais le droit de rouler trois mois sur la route avec toutes mes copine modernes.

Chapitre 14 : Tous freins dehors.
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Quelques semaines de dodos encore. C'était de moins en moins stressant,je savais qu'après toutes ces aventures, on allait revenir s'occuper de moi. Il fallait que Chris et Anthony soient dispos en même temps pour travailler sur mes mâchoires. Ce jour là, j'ai trouvé que Christophe était bien fatigué. Faut dire, il a traversé la France rien que pour moi, et il repartait le soir même.

Je me suis encore retrouvée sur 4 chandelles, mes roues déposées par terre. Au programme, dépoussiérage des garnitures pour les 4 roues, débouchage de durite (oui, là, j'étais pas trop d'accord quand Anthony à sorti sa perceuse... mais bon, finalement il savait ce qu'il faisait...). La journée est passée très vite, et Christophe est reparti.

Chapitre 15 : Vacances!
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Enfin! Les vacances! Je savais que Christophe et sa petite famille viendrait passer deux semaine avec moi. Puisque mes freins avaient été révisés, il avait prévu une nouvelle session chez le contrôleur technique. C'est donc tout confiant que Christophe s'est présenté au rendez vous... pour ressortir assez déçu... mon train arrière était correct maintenant, mais l'avant présentait un trop fort déséquilibre....

Comme Anthony avait fait tout ce qu'il pouvait, Christophe a pris rendez vous avec un docteur un peu plus spécialisé... sauf qu'en plein milieu de l'été, c'était un peu compliqué... Heureusement, la chance a encore soufflé son vent chaud sur ma carrosserie. Le seul garage ouvert et dispo pour changer mes mâchoires était un spécialiste des vieilles dames comme moi : dsmp, des pros de la Citroën DS, mais des spécialistes des vieilles mécaniques d'une façon plus générale. Alors bien sûr ils se sont un peu moqués de Christophe, parce qu'une R4, c'était pas très... sexy... à bricoler, mais ils l'ont quand même fait, et au passage ils m'ont changé mon roulement avant gauche, qui était très bruyant.

Sur ce coup là, Chris il s'en est un peu voulu, parce que normalement, les roulements ça se change par deux... oui mais bon, mais bon, ca ira avec un..... et bin non... il aurait fallu changer le droit aussi.... tant pis pour cette fois, ça attendra un peu.... Et puis le docteur il lui a dit que la prochaine fois il faudrait s'occuper des pneus aussi, et puis les cardans... Mais comme Chris il a commencé à grincer des dents à ce moment là, il n'a plus rien dit....

Chapitre 16 : Pimp my ride
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Une fois les freins changés, Christophe a commencé leur rodage, histoire de les préparer pour le contrôle technique. On s'est donc baladés en famille, et dans toutes les conditions possibles : vent, pluie, petites routes, grandes routes, promenades bucoliques...

D'ailleurs, à l'occasion d'une ballade, Chris a découvert que mes roues étaient pleines de fils de métal, et que s'en apercevoir par ce qu'ils sortaient de la gomme, ce n'était pas un très bon signe... Du coup, en attendant de travailler sur mes jantes à moi, il a échangé mes chaussures avec celle de ma copine en pièces détachées dans le fond du jardin. Un petit coup de peintures, et hop, j'étais rechaussée correctement, prête pour la route.

Chapitre 16 : le jour le plus long
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Et puis un jour, Christophe a décidé que ça suffisait. Il fallait vraiment que j'accepte de me laver correctement... c'est ce qu'il a appelé le grand nettoyage!

De 15H à 20H30, il a frotté, frotté, frotté, nettoyé, lavé, aspiré... à la fin de la journée, il était tellement courbaturé qu'il avait du mal a tenir ses couverts à table. Il voulait vraiment me présenter sous mon meilleur jour pour le contrôle technique. Et le lendemain, ce n'était pas vraiment fini, mais je ressemblais à ça :

Chapitre 17 : délivrance
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Quelques heures plus tard, le monsieur du contrôle technique tendait une feuille de papier à Chris, et j'ai compris à son sourire qu'il avait gagné son paris. Dorénavant, et pour les deux prochaines année, j'aurai le droit de rouler sur la route, comme toutes mes surs pus récentes. J'étais heureuse.

Chris pouvait maintenant m'adopter, ses frères lui ayant signé les papiers nécessaires, il allait officiellement pouvoir m'adopter, devenir mon nouveau papa, et me ramener avec lui dans le sud. Mais ça, c'est une autre aventure...

Voilà,

merci à tous pour l'avoir écoutée, cette histoire m'émeut beaucoup, mais en même temps, c'est un peu la mienne aussi, alors...

Publicité · 29-01-2015 23:05:09

Arno66 · 29-01-2015 23:23:54

Sublime!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Phify · 29-01-2015 23:32:54

Génial ! Ca fait plaisir pour toi !

Ludmin · 29-01-2015 23:45:36

Magnifique récit, je l'ai lu entièrement, on ressent bien toute la valeur sentimentale que cette 4L a à tes yeux.
J'étais même un peu ému!
Et surtout merci pour le style d'écriture et la narration à la 1ére personne.

Une belle histoire comme je les aime.

Gregos10 · 30-01-2015 00:02:14

Un grand bravo pour ton appétit féroce!! Bienvenue parmi nous

cleval · 30-01-2015 00:10:52

Superbe récit, merci.

coolgweny · 30-01-2015 08:22:55

bravo pour ce fabuleux récit !!

très émouvant ! Bienvenue parmi nous

verdô · 30-01-2015 08:34:32

Très beau roman , bienvenu sur ce forum

carman · 30-01-2015 08:57:26

pour quelqu'un qui n'est pas a l'aise avec les mots....c'est magnifique
bravo

deserto vulpes · 30-01-2015 12:22:30

Merci pour cette tres belle présentation,bienvenue

Eliot · 30-01-2015 12:53:10

Salut et bienvenue !

Tooop ton recit, on sent le passionné, j'adore !

Au plaisir de la rencontre !

Mais au fait, elle s'appelle comment ????

patduc · 30-01-2015 12:57:27

Bienvenue et bravo .s'il y avait un prix pour la meilleur des présentations ,sans doute l'aurais tu gagné .

pattess · 30-01-2015 13:19:24

et bien je fait comme les autres, un grand bravo pour cette présentation, rien a redire d'autre
bienvenu

Olivier86 · 30-01-2015 13:44:57

Magique comme présentation.
Bravo à toi pour cette remise en route et longue vie à vous deux !

dinky1956 · 30-01-2015 14:24:21

que dire de plus ,,,,,,,,,,,,,,,,,, rien , :rolleyes, ou si ,,
ton histoire ma ému aussi au bord des yeux mouiller ,,,,,,,,,,,,
je te sent un vrais de chez vrais amoureux de patrimoine ,, a en la faire parler de sont état d'âme ,,,
je te félicite tu a bien tourner l'histoire ,, et soie le bienvenu ,,

pierrot2458 · 30-01-2015 15:50:50

Super!!!!!!!!!
Voilà comme quoi une voiture peut représenter autre chose qu'un moyen de locomotion

Dj3 · 30-01-2015 16:14:49

Beau récit, c'est vraiment chouette. Une belle personnalisation pleine d'émotion.
Si tu manies la clé à molette comme la plume, elle va tourner un moment !

rcs4 · 30-01-2015 17:35:29

Tres belle histoire emouvante , un jour ,un ami m a dit que j avais trop de sentiments pour mes voitures , cette histoire prouve que j ai raison de porter autant d intérêts a ces ( tas de ferrailles ) ce son ses propres paroles.

Nous avons tous plus ou moins ,quelques choses ,qui nous fais ,que nous tenons tant a ces petites merveilles de 4l ( voiture des parents ou grds parents , depart en vacances , 1er voiture avec le permis de conduire , apprentissage de la mecanique et pleins d autres choses )

Cette petite R4 TL est entre de bonnes mains et pour de nombreuses annees encore .

chass · 30-01-2015 18:31:21

Bonjour à tous et merci pour vos messages. C'est vrai que je suis très attaché à cette titine, mes compétences en mécaniques sont malheureusement très faibles, j'ai pour moi la ténacité et la capacité à mettre beaucoup d'huile de coude dans mes actions, mais c'est à peu près tout.

Les amis qui m'ont aidé à la remettre en état m'ont dit qu'au niveau de la caisse, j'avais eu beaucoup de chance. Certes, elle était sale, mais changer un moteur était quelque chose qui ne lui faisait pas peur, y compris intervenir sur les freins. J'en vois certains démonter entièrement toute la carrosserie pour changer les brancards, le plancher, bref potentiellement tout ce qui rouille d'habitude, et là, je dis chapeau bas à tous les mécanos de ce forum.

Je suis fier d'avoir tenu bon face à l'incompréhension de beaucoup de personnes de mon entourage sur ce coup là, mais j'ai eu de la chance de faire de belles rencontres, et également de pouvoir utiliser les maigres sous que m'a laissé mon papa pour remettre en état son trésor. Après, c'est sûr que je n'avais pas besoin d'une voiture de plus, et c'est là que la notion de plaisir, ou d'émotion, intervient aussi. C'est pour ça que partager ça avec vous était important :-)

Eliot · 30-01-2015 19:32:57

Je pense qu'il faut que tu dises "merci" a la saleté qu'il y avait sur ta voiture...
C'est tres certainement cette graisse qui l'a si bien protegée toutes ces années...
C'est certainement pour cela qu'elle n'est pas rouillée.

geis81 · 30-01-2015 20:00:33

Bravo!!!
Quelle narration, que dire de plus une bien belle et jolie histoire fort émouvante, une écriture limpide, génial.
Bienvenue à toi chass à un de ces jours sur les routes...

quatroulland · 30-01-2015 23:00:39

une bien belle révérence
soit le bienvenue chez les fou de la trelle

Micke59 · 30-01-2015 23:32:55

Une des plus belles présentations et une très belle histoire,bienvenue

mpatate · 31-01-2015 09:45:50

C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance ... magnifique, bravo !!

#1 29-01-2015 23:05:09

[PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

29-01-2015 23:05:09

#2 29-01-2015 23:23:54

Re : [PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

#3 29-01-2015 23:32:54

Re : [PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

#4 29-01-2015 23:45:36

Re : [PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

#5 30-01-2015 00:02:14

Re : [PRES] Présentation complète par ma R4 TL bleue de 1974

#6 30-01-2015 00:10:52

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#16 30-01-2015 15:50:50

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#18 30-01-2015 17:35:29

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#19 30-01-2015 18:31:21

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#20 30-01-2015 19:32:57

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#21 30-01-2015 20:00:33

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#22 30-01-2015 23:00:39

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#24 31-01-2015 09:45:50

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